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Le coin de gwen
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Le coin de gwen

VIP-Blog de gwenaelleyislen
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  • Créé le : 24/09/2006 13:31
    Modifié : 31/05/2008 16:49

    Fille (15 ans)
    Origine : France
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    Les enfants du siècle

    05/10/2006 17:58

    Les enfants du siècle


    Les Enfants du siècle

    de Diane Kurys

     avec Juliette Binoche, Karin Viard, Denis Podalydès et Patrick Chesnais

     

     

     

     

     

    Comédie dramatique et historique français (1999)

    Date de sortie : 22 Septembre 1999

    Site Officiel :  http://www.bacfilms.com/enfants/

     

    Synopsis : C'est l'histoire de la passion amoureuse entre George Sand (Juliette Binoche) et Alfred de Musset(Benoît Magimel). Ecrivains déjà célèbres quand ils se rencontrent, ils ne croient plus ni l'un ni l'autre à l'amour, et pourtant ils vont vivre une liaison déchirante qui les hantera tout au long de leur vie.

     Comme Hugo, Balzac et Delacroix, Musset a grandi sur les décombres de l'Empire. Comme les enfants du siècle, il porte en lui un mal-être qui ne s'éteint pas. Ni le jeu ni la débauche ne protègent du néant ce poète de 23 ans.

     Sand est une jeune femme libre et indépendante, qui fume la pipe et s'habille en homme. C'est aussi une femme vulnérable, rongée par le doute, déçue par la vie. Elle a décidé de devenir journaliste et écrivain.

     Tout les oppose et les attire en même temps… Contre toute attente, ils vont se séduire et s'aimer, s'éblouissant mutuellement, unissant leur génie créatif et leur talent, échangeant idées et projets.

     Mais leur liaison scandalisera leurs familles, leurs amis et ces salons parisiens qui font et défont les réputations. Ils vont fuir Paris pour Venise, à la recherche d'un impossible bonheur, embarqués dans l'aventure agitée du XIXe siècle romantique dont ils sont les précieux témoins.

    CITATIONS

     

     Musset : J'ai bien envi d'écrire notre histoire, il me semble que cela me guérirais. J'étais muet quand je t'ai connu, à présent je ne le suis plus, mais je n'ai personne pour m'entendre et je n'ai encore rien dis. T'es lettres me font du mal, mais j'aime encore mieux le mal que tu me fais que le bien que me font les autres.

     Musset : " Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgeuilleux ou laches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées. Le monde n'ai qu'un égout sans fond, ou les phoques les plus imforme ranpent et se tordent sur des montagnes de phanges. Mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfait et si affreux."

     Musset : Tu m'as dis de partir et je suis parti, tu m'as dis de vivre et je vis, mais je suis perdu. Je ne sais plus si je marche, si je respire, si je parle. Oh mon ange soit heureuse et je le serai; je t'ai si mal aimé. 

     Musset : Si le baiser que nous avons échangé était le dernier de ma vie, sache qu'au moment ou la diligence m'emportée, j'ai compris que j'avais mérité de te perdre. 

     George Sand : J'm'enferme dans ma chambre et j'm'envellope dans la fumée de ma pipe. Quelquefois, j'me met à rire toute seule au souvenir de nos bétises, puis cela m'fais pleurer. Je sais maintenant que nous nous aimerons toute la vie, et sans fièvre et sans désespoir.

     Musset : Je t'aime encore d'amour George, et cependant je suis tranquille. Pagello m'a pris toute la richesse de ma vie, et pourtant je l'aime comme s'il me l'avait donné. N'est ce pas la chose la plus étrange que d'aimer son rivale ? 

      George Sand : L'amour existe, ce n'est pas une chimère, j'en suis sur à présent. Faut seulement savoir le reconnaitre et se faire humble devant lui. Nous ne l'avions pas compris, nous nous sommes quittés dans l'arogance de la jeunesse, nous ne savions pas ce que le temps fit découvrir. On aime qu'une seule fois de toute son âme. Aujourd'hui je le sais, c'était lui, c'était cette fois-là.

     

    Diane Kurys, à propos de l'idée du film :

    "Dans "La Confession d'un enfant du siècle", Alfred de Musset fait son autoportrait. Il raconte comment, cynique et désabusé, il rencontre une femme qu'il idéalise. Il en tombe amoureux. Elle lui résiste. Il fait tout pour la séduire et quand elle l'aime à son tour, il voit cet amour comme une faiblesse. Il redevient cynique, jaloux, possessif, cruel et ne peut s'empêcher de détruire leur bonheur. La première fois que j'ai lu ce livre, je ne savais pas que la femme dont parlait Musset était George Sand. Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai réalisé qu'il existait une deuxième version de la même histoire, écrite par Sand après la mort de Musset : Elle et Lui. J'ai alors découvert que leur liaison n'avait jamais cessé de défrayer la chronique, avant comme après leur mort. Critiques, exégètes, descendants, chacun brandissait la version de l'un contre la version de l'autre… Qu'avait-il donc cet amour pour susciter à ce point la controverse ? J'ai eu envie d'en percer le mystère. J'ai été fascinée par la modernité de cette histoire et j'ai voulu en restituer la force originelle : exprimer le point de vue des deux amants, les réunir enfin dans une seule démarche, dans un seul et même film…" (extrait du dossier de presse)

     





     

     

    Élégie- Alfred Musset

    05/10/2006 17:51

    Élégie- Alfred Musset


    Alfred de MUSSET (1810-1857)

     Lucie

    Élégie

    Mes chers amis, quand je mourrai,

    Plantez un saule au cimetière.

    J'aime son feuillage éploré ;

    La pâleur m'en est douce et chère,

    Et son ombre sera légère

    À la terre où je dormirai.

    Un soir, nous étions seuls, j'étais assis près d'elle ;

    Elle penchait la tête, et sur son clavecin

    Laissait, tout en rêvant, flotter sa blanche main.

    Ce n'était qu'un murmure : on eût dit les coups d'aile

    D'un zéphyr éloigné glissant sur des roseaux,

    Et craignant en passant d'éveiller les oiseaux.

    Les tièdes voluptés des nuits mélancoliques

    Sortaient autour de nous du calice des fleurs.

    Les marronniers du parc et les chênes antiques

    Se berçaient doucement sous leurs rameaux en pleurs.

    Nous écoutions la nuit ; la croisée entr'ouverte

    Laissait venir à nous les parfums du printemps ;

    Les vents étaient muets, la plaine était déserte ;

    Nous étions seuls, pensifs, et nous avions quinze ans.

    Je regardais Lucie. - Elle était pâle et blonde.

    Jamais deux yeux plus doux n'ont du ciel le plus pur

    Sondé la profondeur et réfléchi l'azur.

    Sa beauté m'enivrait ; je n'aimais qu'elle au monde.

    Mais je croyais l'aimer comme on aime une soeur,

    Tant ce qui venait d'elle était plein de pudeur !

    Nous nous tûmes longtemps ; ma main touchait la sienne.

    Je regardais rêver son front triste et charmant,

    Et je sentais dans l'âme, à chaque mouvement,

    Combien peuvent sur nous, pour guérir toute peine,

    Ces deux signes jumeaux de paix et de bonheur,

    Jeunesse de visage et jeunesse de coeur.

    La lune, se levant dans un ciel sans nuage,

    D'un long réseau d'argent tout à coup l'inonda.

    Elle vit dans mes yeux resplendir son image ;

    Son sourire semblait d'un ange : elle chanta.

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Fille de la douleur, harmonie ! harmonie !

    Langue que pour l'amour inventa le génie !

    Qui nous vins d'Italie, et qui lui vins des cieux !

    Douce langue du coeur, la seule où la pensée,

    Cette vierge craintive et d'une ombre offensée,

    Passe en gardant son voile et sans craindre les yeux !

    Qui sait ce qu'un enfant peut entendre et peut dire

    Dans tes soupirs divins, nés de l'air qu'il respire,

    Tristes comme son coeur et doux comme sa voix ?

    On surprend un regard, une larme qui coule ;

    Le reste est un mystère ignoré de la foule,

    Comme celui des flots, de la nuit et des bois ! 

     Nous étions seuls, pensifs ; je regardais Lucie.

    L'écho de sa romance en nous semblait frémir.

    Elle appuya sur moi sa tête appesantie.

    Sentais-tu dans ton coeur Desdemona gémir,

    Pauvre enfant ? Tu pleurais ; sur ta bouche adorée

    Tu laissas tristement mes lèvres se poser,

    Et ce fut ta douleur qui reçut mon baiser.

    Telle je t'embrassai, froide et décolorée,

    Telle, deux mois après, tu fus mise au tombeau ;

    Telle, ô ma chaste fleur ! tu t'es évanouie.

    Ta mort fut un sourire aussi doux que ta vie,

    Et tu fus rapportée à Dieu dans ton berceau.

    Doux mystère du toit que l'innocence habite,

    Chansons, rêves d'amour, rires, propos d'enfant,

    Et toi, charme inconnu dont rien ne se défend,

    Qui fis hésiter Faust au seuil de Marguerite,

    Candeur des premiers jours, qu'êtes-vous devenus ?

    Paix profonde à ton âme, enfant ! à ta mémoire !

    Adieu ! ta blanche main sur le clavier d'ivoire,

    Durant les nuits d'été, ne voltigera plus...

    Mes chers amis, quand je mourrai,

    Plantez un saule au cimetière.

    J'aime son feuillage éploré ;

    La pâleur m'en est douce et chère,

    Et son ombre sera légère

    À la terre où je dormirai.

     

     

     

     





     

     

    Moi

    01/10/2006 18:10

    Moi


    Je m'étais pas encore presenté, alors voilà une tof de moi. Je sais qu'elle n'est pas super et qu'on me voit à moitié, mais j'en ai pas beaucoup de bien.Don j'adore la musique et la danse, le dessin,lire, et ... bon, lui il le sait déjà.

    Lachez vos comms et bonne visite!!!





     

     

    Véra de Villiers de L'Isle-Adam

    01/10/2006 17:22

    Véra de Villiers de L'Isle-Adam


    VERA

    par Villiers de L'Isle-Adam

      

     

    L'AMOUR EST PLUS FORT QUE LA MORT...

     À Madame la Comtesse d'Osmoy

     La forme du corps lui est plus essentielle que sa substance. La Physiologie moderne

     L'Amour est plus fort que la Mort, a dit Salomon: oui, son mystérieux pouvoir est illimité.

    C'était à la tombée d'un soir d'automne, en ces dernières années, à Paris. Vers le sombre faubourg Saint-Germain, des voitures, allumées déjà, roulaient, attardées, après l'heure du Bois. L'une d'elles s'arrêta devant le portail d'un vaste hôtel seigneurial, entouré de jardins séculaires; le cintre était surmonté de l'écusson de pierre, aux armes de l'antique famille des comtes d'Athol, savoir: d'azur, à l'étoile abîrnée d'argent, avec la devise " PALLIDA VICTRIX ", sous la couronne retroussée d'hermine au bonnet princier. Les lourds battants s'écartèrent. Un homme de trente-cinq ans, en deuil, au visage mortellement pâle, descendit. Sur le perron, de taciturnes serviteurs élevaient des flambeaux. Sans les voir, il gravit les marches et entra. C'était le comte d'Athol.

    Chancelant, il monta les blancs escaliers qui conduisaient à cette chambre, où, le matin même, il avait couché dans un cercueil de velours et enveloppé de violettes, en des flots de batiste, sa dame de volupté, sa pâllssante épousée, Véra, son désespoir.

    En haut, la douce porte tourna sur le tapis; il souleva la tenture.

    Tous les objets étaient à la place où la comtesse les avait laissés la veille. La Mort. subite, avait foudroyé. La nuit dernière, sa bien-aimée s'était évanouie en des joies si profondes, s'était perdue en de si exquises étreintes, que son coeur, brisé de délices, avait défailli; ses lèvres s'étaient brusquement mouillées d'une pourpre mortelle. A peine avait-elle eu le temps de donner à son époux un baiser d'adieu, en souriant, sans une parole: puis ses longs cils, comme des voiles de deuil, s'étaient abaissés sur la belle nuit de ses yeux.

    La journée sans nom était passée.

    Vers midi, le comte d'Athol, après l'affreuse cérémonie du caveau familial, avait congédié au cimetière la noire escorte. Puis, se renfermant, seul, avec l'ensevelie, entre les quatre murs de marbre, il avait tiré sur lui la porte de fer du mausolée. - De l'encens brûlait sur un trépied, devant le cercueil: - une couronne lumineuse de lampes, au chevet de la jeune défunte, l'étoilait.

    Lui, debout, songeur, avec l'unique sentiment d'une tendresse sans espérance, était demeuré là, tout le jour. Sur les six heures, au crépuscule, il était sorti du lieu sacré. En refermant le sépulcre, il avait arraché de la serrure la clef d'argent, et, se haussant sur la dernière marche du seuil, il l'avait jetée doucement dans l'intérieur du tombeau. Il l'avait lancée sur les dalles intérieures par le trèfle qui surmontait le portail.-Pourquoi ceci?... A coup stir d'après quelque résolution myslérieuse de ne plus revenir.

    Et maintenant il revoyait la chambre veuve.

    La croisée, sous les vastes draperies de cachemire mauve broché d'or, était ouverte: un dernier rayon du soir illuminait, dans un cadre de bois ancien, le grand portrait de la trépassée. Le comte regarda, autour de lui, la robe jetée, la veille, sur un fauteuil; sur la cheminée, les bijoux, le collier de perles, l'éventail à demi fermé, les lourds flacons de parfums qu'Elle ne respirerait plus. Sur le lit d'ébène aux colonnes tordues, resté défait, auprès de l'oreiller où la place de la tête adorée et divine était visible encore au milieu des dentelles, il aperçut le mouchoir rougi de gouttes de sang où sa jeure âme avait battu de l'aile un instant; le piano ouvert, supportant une mélodie inachevée à jamais; les fleurs indiennes cueillies par elle, dans la serre, et qui se mouraient dans de vieux vases de Saxe; et, au pied du lit, sur une fourrure noire, les petites mules de velours oriental, sur lesquelles, une devise rieuse de Véra brillait, brodée en perles: Qui verra Véra l'aimera. Les pieds nus de la bien-aimée y jouaient hier matin, baisés à chaque pas, par le duvet des cygnes! - Et là, là, dans l'ombre, la pendule, dont il avait brisé le ressort pour qu'elle ne sonnât plus d'autres heures.

    Ainsi elle était partie!... où donc!... Vivre maintenant ? - Pourquoi faire?... C'était impossible, absurde.

    Et le comte s'abîmait en des pensées inconnues.

    Il songeait à toute l'existence passée. - Six mois s'étaient écoulés depuis ce mariage. N'était-ce pas à l'étranger, au bal d'une ambassade, qu'il l'avait vue pour la première fois?---Oui. Cet instant ressuscitait devant ses yeux, très distinct. Elle lui apparaissait là, radieuse. Ce soir-là, leurs regards s'étaient rencontrés. Ils s'étaient reconnus, intimement, de pareille nature, et devant s'aimer à jamais.

    Les propos décevants, les sourires qui observent, les insinuations, toutes les difficultés que suscite le monde pour retarder l'inévitable félicité de ceux qui s'appartiennent, s'étaient évanouis devant la tranquille certitude qu'ils eurent, à l'instant même, l'un de l'autre

    Véra, lassée des fadeurs cérémonieuses de son entourage, était venue vers lui dès la prernière circonstance contrariante, simplifiant ainsi, d'auguste façon, les démarches banales où se perd le temps précieux de la vie.

    Oh! comme, aux premiènes paroles, les vaines appréciations des indifférents à leur égard leur semblèrent une volée d'oiseaux de nuit rentrant dans les ténèbres! Quel sourire ils échangèrent! Quel ineffable embrassement!

    Cependant leur nature était des plus étranges, en vérité!-C'étaient deux êtres doués de sens merveilleux; mais exclusivement terrestres. Les sensations se prolongeaient en eux avec une intensité inquiétante. Ils s'y oubliaient eux-mêmes à force de les éprouver. Par contre, certaines idées, celles de l'âme, par exemple, de l'Infini, de Dieu même, étaient comme voilées à leur entendement. La foi d'un grand nombre de vivants aux choses surnaturelles n'était pour eux qu'un sujet de vagues étonnements: lettre close dont ils ne se préoccupaient pas, n'ayant pas qualité pour condamner ou justifier. - Aussi, reconnaissant bien que le monde leur était étranger, ils s'étaient isolés, aussitôt leur union, dans ce vieux et sombre hôtel, où l'épaisseur des jardins amortissait les bruits du dehors.

    Là, les deux amants s'ensevelirent dans l'océan de ces joies languides et perverses où l'esprit se mêle à la chair mystérieuse! Ils épuisèrent la violence des désirs, les frémissements et les tendresses éperdues. Ils devinrent le battement de l'être l'un de l'autre. En eux, resprit pénétrait si bien le corps que leurs formes leur semblaient intellectuelles et que les baisers, mailles brûlantes, les enchaînaient dans une fusion idéale. Long éblouissement! Tout à coup le charme se rompait; l'accident terrible les désunissait; leurs bras s'étaient désenlacés. Quelle ombre lui avait pns sa chère morte? Morte! non. Est-ce que l'âme des violoncelles est emportée dans le cri d'une corde qui se brise?

    Les heures passèrent.

    Il regardait, par la croisée, la nuit qui s'avançait dans les cieux: et la Nuit lui apparaissait personiielle; - elle lui semblait une reine marchant, avec mélancolie, dans l'exil, et l'agrafe de diamant de sa tunique de deuil, Vénus, seule, brtllait, au-dessus des arbres, perdue au fond de l'azur.

    « C'est Véra », pensa-t-il.

    À ce nom, prononcé tout bas, il tressaillit en homme qui s'éveille; puis, se dressant, regarda autour de lui.

    Les objets, dans la chambre, étaient maintenant éclairés par une lueur jusqu'alors imprécise, celle d'une veilleuse, bleuissant les ténèbres, et que la nuit, montée au firmament, faisait apparaître ici comme une autre étoile. C'était la veilleuse, aux senteurs d'encens, d'une iconostase, reliquaire familial de Véra. Le triptyque, d'un vieux bois précieux, était suspendu, par sa sparterie russe, entre la glace et le tableau. Un reflet des ors de l'intérieur tombait, vacillant, sur le collier, parmi les joyaux de la cheminée

    Le plein-nimbe de la Madone en habits de ciel brillait, rosacé de la croix byzantine dont les fins et rouges linéaments, fondus dans le reflet, ombraient d'une teinte de sang l'orient ainsi allumé des perles. Depuis l'enfance, Véra plaignait, de ses grands yeux, le visage maternel et si pur de l'héréditaire madone, et, de sa nature, hélas! ne pouvait lui consacrer qu'un superstitieux amour, le lui offrait parfois, naïve, pensivement, lorsqu'elle passait devant la veilleuse.

    Le comte, à cette vue, touché de rappels douloureux jusqu'au plus secret de l'âme, se dressa, souffla vite la lueur sainte, et, à tâtons, dans l'ombre, étendant la main vers une torsade, sonna.

    Un serviteur parut: c'était un vieillard vêtu de noir: il. tenait une lampe, qu'il posa devant le portrait de la comtesse. Lorsqu'il se retourna, ce fut avec un frisson de superstitieuse terreur qu'il vit son maître debout et soudant comme si rien ne se fût passé.

    - Raymond, dit tranquillement le comte, ce soir, nous sommes accablés de fatigue, la comtesse et moi; tu serviras le souper vers dix heures. - À propos, nous avons résolu de nous isoler davantage, ici, dès demain. Aucun de mes serviteurs, hors hors toi, ne doit passer la nuit dans l'hôtel. Tu leur remettras les gages de trois années, et qu'ils se retirent. - Puis, tu fermeras la barredu portail; tu allumeras les flambeaux en bas, dans la salle à manger; tu nous suffiras. - Nous ne recevrons personne à l'avenir. 

    Le vieillard tremblait et le regardait attentivement.

    Le comte alluma un cigare et descendit aux jardins.

    Le serviteur pensa d'abord que la douleur trop lourde, trop désespérée, avait égaré l'esprit de son maître. Il le connaissait depuis l'enfance; il comprit, à l'instant, que le heurt d'un réveil trop soudain pouvait être fatal à ce sornnambule. Son devoir, d'abord, était le respect d'un tel secret.

    Il baissa la tête. Une complicité dévouée à ce religieux rêve? Obéir...? Continuer de les servir sans tenir compte de la Mort? - Quelle étrange idée! ... Tiendrait-elle une nuit?...Demain, demain, hélas!... Ah! qui savait?... Peut-être!... -Projet sacré, après tout! - De quel droit réfléchissait-il?...

    Il sortit de la chambre, exécuta les ordres à la lettre et, le soir même, l'insolite existence commença.

    Il s'agissait de créer un mirage terrible.

    La gêne des premiers jours s'effaça vite. Raymond, d'abord avec stupeur, puis par une sorte de déférence et de tendresse, s'était ingénié si bien à être naturel que trois semaines ne s'étaient pas écoulées qu'il se sentit, par moments, presque dupe lui-même de sa bonne volonté. L'arrière-pensée pâlissait! Parfois, éprouvant une sorte de vertige, il eut besoin de se dire que la comtesse était positivement défunte. Il se prenait à ce jeu funèbre et oubliait à chaque instant la réalité. Bientôt il lui fallut plus d'une réflexion pour se convaincre et se ressaisir. Il vit qu'il finirait par s'abandonner tout entier au magnétisme effrayant dont le comte pénétrait peu à peu l'atmosphère autour d'eux. Il avait peur, une peur indécise, douce.

    D'Athol, en effet, vivait absolument dans l'inconscience de la mort de sa bien-aimée! Il ne pouvait que la trouver toujours présente, tant la forme de la jeune femme était mêlée à la sienne. Tantôt, sur un banc du jardin, les jours de soleil, il lisait, à haute voix, les poésies qu'elle aimait; tantôt, le soir, auprès du feu, les deux tasses de thé sur un guéridon, il causait avec l'Illusion souriante, assise, à ses yeux, sur l'autre fauteuil.

    Les jours, les nuits, les semaines s'envolèrent. Ni l'un ni l'autre ne savait ce qu'ils accomplissaient. Et des phénomènes singuliers se passaient maintenant, où il devenait difficile de distinguer le point où l'imaginaire et le réel étaient identiques. Une présence flottait dans l'air: une forme s'efforçait de transparaître, de se tramer sur l'espace devenu indéfinissable.

    D'Athol vivait double, en illuminé. Un visage doux et pâle, entrevu comme l'éclair, entre deux clins d'yeux, un faible accord frappé au piano, tout à coup; un baiser qui lui fermait la bouche au moment où il allait parler, des affinités de pensées féminines qui s'éveillaient en lui en réponse à ce qu'il disait, un dédoublement de lui- même tel qu'il sentait, comme en un brouillard fluide, le parfum vertigineusement doux de sa bien-aimée auprès de lui, et, la nuit, entre la veille et le sommeil, des paroles entendues très bas: tout l'avertissait. C'était une négation de la Mort élevée, enfin, à une puissance inconnue!

    Une fois, d'Athol la sentit et la vit si bien auprès de lui qu'il la prit dans ses bras: mais ce mouvement la dissipa.

    - Enfant! murmura-t-il en souriant.

    Et il se rendormit comme un amant boudé par sa maîtresse rieuse et ensommeillée.

    Le jour de sa fête, il plaça, par plaisanterie, une immortelle dans le bouquet qu'il jeta sur l'oreiller de Véra.

    - Puisqu'elle se croit morte, dit-il.

    Grâce à la profonde et toute-puissante volonté de M. d'Athol, qui, à force d'amour, forgeait la vie et la présence de sa femme dans l'hôtel solitaire, cette existence avait fini par devenir d'un charme sombre et persuadeur. - Raymond lui-même, n'éprouvait plus aucune épouvante, s'étant graduellement habitué à ces impressions.

    Une robe de velours noir aperçue au détour d'une allée; une voix rieuse qui l'appelait dans le salon; un coup de sonnette le matin, à son réveil, comme autrefois; tout était devenu familier: on eût dit que la morte jouait à l'invisible, comme une enfant. Elle se sentait aimée tellement! C'était bien naturel.

     Une année s'était écoulée.

    Le soir de l'Anniversaire, le comte, assis auprès du feu dans la chambre de Véra, venait de lui lire un fabliau florentin: Callimaque. Il ferma le livre; puis en se versant  du thé :

    - Douschka, dit-il, te souviens-tu de la Vallée des Roses, des bords de la Lahn, du château des Quatre-Tours? ... Cette histoire te les a rappelés, n'est-ce pas?

    Il se leva, et, dans la glace bleuâtre, il se vit plus pâle qu'àl'ordinaire. Il prit un bracelet de perles dans une coupe et regarda les perles attentivement. Véra ne les avait-elle pas ôtées de son bras, tout à l'heure, avant de se dévêtir? Les perles étaient encore tièdes et leur orient plus adouci, comme la chaleur de sa chair. Et l'opale de ce collier sibérien, qui aimait aussi le beau sein de Véra jusqu'à pâlir, maladivement, dans son treillis d'or, lorsque la jeune femme l'oubliait pendant quelque temps! Autrefois, la comtesse aimait pour cela cette pierrerie fidèle!... Ce soir l'opale brillait comme si elle venait d'être quittée et comme si le magnétisme exquis de la belle morte la pénétrait encore. En reposant le collier et la pierre précieuse, le comte toucha par hasard le mouchoir de batiste dont les gouttes de sang étaient humides et rouges comme des oeillets sur de la neige!... Là, sur le piano, qui donc avait tourné la page finale de la mélodie d'autrefois? Quoi! la veilleuse sacrée s'était rallumée, dans le reliquaire! Oui, sa flamme dorée éclairait mystiquement le visage, aux yeux fermés, de la Madone! Et ces fleurs orientales, nouvellement cueillies, qui s'éparnouissaient là, dans les vieux vases de Saxe, quelle main venait de les y placer? La chambre semblait joyeuse et douée de vie, d'une façon plus significative et plus intense que d'habitude. Mais rien ne pouvait surprendre le comte! Cela lui semblait tellement normal qu'il ne fit même pas attention que l'heure sonnait à cette pendule arrêtée depuis une année.

    Ce soir-là, cependant, on eût dit que, du fond des ténèbres, la comtesse Véra s'efforçait adorablement de revenir dans cette chambre tout embaumée d'elle! Elle y avait laissé tant de sa personne! Tout ce qui avait constitué son existence l'y attirait. Son charme y flottait; les longues violences faites par la volonté passionnée de son époux y devaient avoir desserré les vagues liens de l'invisible autour d'elle!...

    Elle y était nécessitée. Tout ce qu'elle aimait, c'était là.

    Elle devait avoir envie de venir se sourire encore en cette glace mystérieuse où elle avait tant de fois admiré son lilial visage! La douce morte, là-bas, avait tressailli, certes, dans ses violettes, sous les lampes éteintes; la divine morte avait frémi, dans le caveau, toute seule, en regardant la clef d'argent jetée sur les dalles. Elle voulait s'en venir vers lui, aussi! Et sa volonté se perdait dans l'idée de l'encens et de l'isolement. La Mort n'est une circonstance définitive que pour ceux qui espèrent des cieux; mais la Mort, et les Cieux, et la Vie, pour elle, n'était-ce pas leur embrassement? Et le baiser solitaire de son époux attirait ses lèvres, dans l'ombre. Et le son passé des mélodies, les paroles enivrées de jadis, les étoffes qui cuvraient son corps et en gardaient le parfum, ces pierreries magiques qui la voulaient, dans leur obscure sympathie, - et suntout l'immense et absolue impression de sa présence, opinion partagée à la fin par les choses elles- mêmes, tout l'appelait là, l'attirait là depuis si longtemps, et si insensiblement, que, guérie enfin de la dormante Mort, il ne manquait plus qu'Elle seule!

    Ah! les idées sont des êtres vivants!... Le comte avait creusé dans l'air la forme de son amour, et il fallait bien que ce vide fût comblé par le seul être qui lui était homogène, autrement l'Univers aurait croulé. L'impression passa, en ce moment, définitive, simple, absolue, qu'Elle devait être là, dans la chambre! Il en était aussi tranquillement certain que de sa propre existence, et toutes les choses, autour de lui, étaient saturées de cette conviction. On l'y voyait! Et, comme il ne manquait plus que Véra elle-même, tangible, extérieure, il fallut bien qu'elle s'y trouvât et que le grand Songe de la Vie et de la Mort entrouvrît un moment ses portes infinies! Le chemin de résurrection était envoyé par la foi jusqu'à elle! Un frais éclat de rire musical éclaira de sa joie le lit nuptial; le comte se retourna. Et là, devant ses yeux, faite de volonté et de souvenir, accoudée, fluide, sur l'oreiller de dentelles, sa main soutenant ses lourds cheveux noirs, sa bouche délicieusement entrouverte en un sourire tout emparadisé de voluptés, belle à en mourir, enfin! la comtesse Véra le regardait un peu endormie encore.

    - Roger!... dit-elle d'une voix lointaine.

    Il vint auprès d'elle. Leurs lèvres s'unirent dans une joie divine, - oublieuse, - immortelle!

    Et ils s'aperçurent, alors, qu'ils n'étaient, réellement, qu'un seul être 

     Les heures effleurèrent d'un vol étranger cette extase où se mêlaient, pour la première fois, la terre et le ciel. 

     Tout à coup, le comte d'Athol tressaillit, comme frappé d'une réminiscence fatale.

    -- Ah! maintenant> je me rappelle!... dit-il. Qu'ai-je donc? Mais tu es morte!

    À l'instant même, à cette parole, la mystique veilleuse de l'iconostase s'éteignit. Le pâle petit jour du matin, - d'un matin banal, grisâtre et pluvieux, - filtra dans la chambre par les interstices des rideaux. Les bougies blêmirent et s'éteignirent, laissant filmer âcrement leurs mèches rouges; le feu disparut sous une couche de cendres tièdes; les fleurs se fânèrent et se desséchèrent en quelques moments; le balancier de la pendule reprit graduellement son immobilité. La certitude de tous les objets s'envola subitement. L'opale, morte, ne brillait plus; les taches de sang s'étaient fanées aussi, sur la batiste, auprès d'elle; et s'effaçant entre les bras espérés qui voulaient en vain l'étreindre encore, l'ardente blanche vision rentra dans l'air et s'y perdit. Un faible soupir d'adieu, distinct, lointain, parvint jusqu'à l'âme de Roger. Le comte se dressa; Il venait de s'apercevoir qu'il était seul. Son rêve venait de se dissoudre d'un seul coup; il avait brisé le magnétique fil de sa trame radieuse avec une seule parole. L'atmosphère était, maintenant, celle des défunts.

    Comme ces larmes de verre, agrégées illogiquement, et cependant si solides qu'un coup de maillet sur leur partie épaisse ne les briserait pas, mais qui tombent en une subite et impalpable poussière s! l'on en casse l'extrémité plus fine que la pointe d'une aiguille, tout s'était évanoui.

    - Oh! murmura-t-il. c'est donc fini!- Perdue!... Toute seule! - Quelle est la route, maintenant, pour parvenir jusqu'à toi? Indique-moi le chemin qui peut me conduire vers toi!...

    Soudam, comme une réponse, un objet brillant tomba du lit nuptial sur la noire fourrure, avec un bruit métallique: un rayon de l'affreux jour terrestre l'éclaira!... L'abandonné se baissa, le saisit, et un sourire sublime illumina son visage en reconnaissant cet objet: c'était la clef du tombeau.

     

     

     

     

     

     

     





     

     

    Jasmin

    29/09/2006 20:04

    Jasmin


    Jasmin

     

     

     

     

     

    Fleurs de jasmin blanc (J. polyanthum) 

    Classification classique 

    Règne Plantae

    Division Magnoliophyta 

    Classe Magnoliopsida 

    Ordre Scrophulariales

    Famille Oleaceae 

    Genre

    Jasminum

    L., 1753

    Classification phylogénétique

    Ordre Lamiales

    Famille Oleaceae

    Taxons de rang inférieur

    Voir texte

       

     

    Le jasmin est, avec la rose, une des deux fleurs reines de la parfumerie. Son nom vient de l'arabe yâsamîn, lui-même emprunté au persan. La fleur pousse sur un arbuste appartenant à la famille des Oléacées, surtout cultivé en Inde, dont il est originaire, et en Égypte. Parmi plus de 200 espèces, les jasmins les plus utilisés en parfumerie sont Jasminum grandiflorum, Jasminum officinale et Jasminum odoratissimum. Les autres espèces sont pour la plupart cultivées dans les jardins comme arbustes d'ornement.

     Outre l'Inde, l'un des principaux producteurs de jasmin a toujours été la Chine. Mais l'arbre s'est aussi adapté en Europe méditerranéenne : Jasminum grandiflorum est appelé couramment jasmin d'Espagne, et la ville de Grasse, depuis le milieu du XVIIe siècle, s'est lancée dans la culture du jasmin. La récolte du jasmin de Grasse (aujourd'hui devenu rare) se déroule pendant le mois d'août. Les fleurs doivent être cueillies juste avant l'aube et traitées le plus rapidement possible.

     Pour obtenir un kg d'essence absolue de jasmin, il faut recueillir environ sept millions de fleurs. Autant dire que le jasmin naturel est cher, réservé aux parfums de luxe, dont la plupart eux-mêmes préfèrent employer une version synthétique. La maison Patou continue malgré tout de l'utiliser. Il faut dire que le jasmin, mêlé à la rose, avait fait le grand succès du parfum Joy (1930), pour lequel Jean Patou disait qu'il fallait 10 600 fleurs de jasmin pour produire une once de parfum.

     Le jasmin est à l'origine du prénom arabe féminin Yasmina (également Yasmine, Yassmine).

     Symboles 

    Depuis des siècles, le jasmin est considéré en Orient comme le symbole de l'amour et de la tentation féminine. En Inde, Kâma, le dieu de l'amour, atteignait ses victimes par des flèches auxquelles il attachait des fleurs de jasmin. Cléopâtre serait allée à la rencontre de Marc Antoine dans un bateau dont les voiles étaient enduites d'essence de jasmin. Les noces de jasmin sont le symbole des 66 ans de mariage dans le folklore français.

     

    Principales espèces 

    Jasminum grandiflorum (jasmin d'Espagne, cultivé à Grasse pour la parfumerie, à grandes fleurs blanches teintées de rouge au dehors)

    Jasminum officinale (jasmin blanc, jasmin commun à feuilles composées, originaire d'Iran et introduit en France en 1597, cultivé à Grasse)

     ·Jasminum odoratissimum (branches arrondies, introduit en France des îles atlantiques en 1656)

     ·Jasminum polyanthum (jasmin blanc) note : les fleurs sont blanches à l'intérieur, roses à l'extérieur

     ·Jasminum dichotomum

     ·Jasminum elongatum

     ·Jasminum azoricum

    ·Jasminum mesnyi (jasmin rose)

     ·Jasminum multiflorum

     ·Jasminum nitidum

     ·Jasminum nudiflorum (jasmin d'hiver à fleurs jaunes)

     ·Jasminum sambac (jasmin d'Arabie)

     ·Jasminum fruticans (jasmin ligneux)

     ·Jasmin de Madagascar, ou Stéphanotis floribunda.

     ·etc.

     

     





     

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